On sait que la majorité des organisations
internationales fonctionne avec leurs propres cours de justice. C'est le cas,
par exemple, de la Cour internationale de justice, organe judiciaire principal
de l'organisation des Nations Unis ou la Cour de justice de l'Union Européenne.
Lorsque la 3ème Conférence des ministres des Affaires étrangères des Etats
islamiques a adopté la Charte de l'Organisation de la Conférence islamique
(O.C.I) en 1972, cependant, un tribunal judiciaire n'a pas été incorporé. La
Cour internationale de Justice islamique était en fait pas créé jusqu'à ce que
le 5ème Sommet islamique de 1987. Le Sommet a modifié la Charte de l'O.C.I à
cette époque, en incorporant et en définissant les missions de la Cour. Historiquement, Parmi les mesures adoptées par le 3ème Sommet
islamique en 1981 était la Résolution n
° 11/3-P, qui portait sur la création d'un statut de la Cour islamique
internationale de justice (C.I.I.J). Le secrétaire général de l'O.C.I a créé un
comité en 1981 pour faire face à cette loi. La loi a subi une série de révisions
en 1981, 1982, et 1983. La 14ème conférence des ministres des affaires
étrangères des Etats islamiques a adopté une résolution pour créer la Cour
réelle en 1984. D'autres révisions de cette loi fait de l'adoption de la loi
islamique Cour internationale de Justice soit reporté jusqu'à ce que le 5ème
Sommet islamique en 1987. L'intérêt de ce sujet est fondamental puisqu'il va
nous permettre de comprendre et traiter cette institutions de plus prêt
concernant sa structure, composition et compétence. A partir de cette
introduction nous allons poser la question suivante: Comment fonctionne
la Cour islamique internationale de justice et quel est sa spécificité par
rapport aux autres Cours internationaux ?
Afin de répondre a cette question nous allons voir dans un premier
temps(I) la structure de la cour islamique internationale de justice et
dans un deuxième temps (I) compétences et lois applicables de la
Cour.
I - Structure de la cour islamique internationale
de justice (C.I.I.J)
A – La place de
l'institution parmi les organes de l'O.C.I
Il convient d'observer d'abord à ce propos
que c'est le conflit Irako-Iranien qui semble en fait avoir particulièrement
attiré l'attention de la Conférence islamique sur la nécessité de créer une
juridiction islamique internationale permettant de résoudre les différends
d'ordre juridique opposant des Etats islamiques.
Cette préoccupation a été concrétisée par
la Résolution n 11/3-P (IS) prise par la troisième Conférence Rois, Chefs
d'Etat et de Gouvernement (Troisième Conférence islamique au Sommet). Cette
résolution approuvant la création d'une Cour
islamique de justice a invité à tenir (dans le cadre du Secrétariat
générale de l'O.C.I) une réunion d'Experts
provenant des Etats membres en vue d'élaborer le projet de Statut de
ladite Cour.
Diverses réunions ont été tenues conformément
à cette résolution (21) et ont abouti à la
rédaction d'un projet de Statut qui renseigne sur la place qui doit
revenir à la Cour dans la structure de l'O.C.I.
L'article
premier du projet de Statut de la Cour islamique internationale de justice
dispose que cette Cour constitue l'instance judiciaire principal de l'O.C.I.Une
telle affirmation implique qu'il sera nécessaire d'introduire un amendement à
la Charte de la Conférence islamique afin d'insérer la Cour Islamique
Internationale de Justice parmi les organes principaux de l'organisation. Les
travaux préparatoires laissent apparaitre l'insistance particulière de l'Etat
du Koweit à adopter ce point. Un mémoire présenté par ce dernier invite à
adopter une disposition indiquant que la Cour Islamique Internationale de
justice constitue l'organe judiciaire principale de l'organisation en y
ajoutant que les Etats membres de l'O.C.I. son, en raison de leur adhésion à
cette organisation, partie au Statut de la Cour Islamique Internationale
justice.
Ainsi, telle qu'elle est
présentée dans le texte de projet, la Cour Islamique Internationale justice est
amenée à occuper une place parmi les organes principaux de l'organisation.
Un examen d'ensemble du projet de Statut
ainsi élaboré permet de considérer que ledit projet et largement inspiré du
Statut de la Cour Internationale de
justice tout en comportant certains éléments imposés par le caractère islamique
de la Cour Islamique Internationale de
justice. Il n'en demeure pas moins que cette dernière constitue la première
juridiction internationale islamique que l'histoire ait connue. Cette Cour est
destinée à exercer ses fonctions d'une manière indépendante.
B - Composition et
fonctionnement de la Cour
1-
Composition
La
Cour selon le projet de statut, est composée de onze membres choisis parmi les
juristes musulmans ressortissants des membres. Le texte prévoit ainsi que les
membres de la cour sont choisis parmi les savants et experts en droit international
ou parmi les personnes réunissant les conditions requises pur exercer dans leur
pays respectifs les plus hautes
fonctions judiciaires ou de consultants en matière de Charia ( droit
islamique). Ces candidats doivent en outre jouir de hautes qualités morales.
Il
est prévu dans ce cadre que la cour ne
pourra comprendre plus d'un ressortissant d'un même Etat. Le cas des personnes
disposant de la double nationalité a cependant été envisagé. Dans cette
hypothèse, le candidat est considéré comme ressortissant de l'Etat dans lequel
il exerce habituellement ses droits civils et politiques.
Parmi les conditions requises il est prévu
également que les membres de la cour
doivent être âgés de quarante ans au
moins (cette condition ne parait cependant pas du tout conforme aux conditions
d'accès à la fonction de magistrat dans le système, ou, à part la condition de
la majorité du candidat, il n'est point exigé que le magistrat soit d'un âge
plus avancé).
Dans
le système de la cour islamique internationale de justice, les membres de la
cour sont choisis par la voie de l'élection. Cette élection est l'œuvre de la
Conférence des ministres des Affaires étrangères qui, réunie en session
extraordinaire, choisit ainsi les membres de la cour sur une liste de personne
établie par le Secrétaire Générale.
Après réception des nomes des candidats des Etats membres de l'O.C.I.
Chaque Etat membre se voit conférer la possibilité de présenter trois candidats
au maximum dont un seul parmi ses ressortissant. Les candidats à retenir par la Conférence sont ceux qui
obtiennent la majorité des membres présents et votants. Il est en outre prévu que
la Conférence doit prendre en
considération la répartition régionale et la représentation linguistique des
Etats membres.
2- Fonctionnement de la Cour
La
Cour à son siège au Koweït, la cour a la possibilité en cas de nécessité de
siéger dans un autre Etat membre de
l'O.C.I (art:2).
La
C.I.I.J dispose d'un greffier et du personnel jugé nécessaire (art:10). La cour
siège normalement en séance plénière. Ses membres ne doivent pas être moins de
cinq au moment ou elle est appelée à statuer (art:13). La Cour peut former des
chambres subsidiaires, des trois juges pour examiner les cas ou pour expédier
les affaires urgentes (article 15§ a et c).
Toutes les parties devant la Cour ont le
droit d'être représenté par un juge de la Cour, qui peut participer à la
décision finale avec le même degré d'influence que les autres juges. Les
parties peuvent nommer des juges ad hoc en l'absence d'une représentation
appropriée (article 16§a et b).
II
– Compétences et règles applicables de la Cour
A –
compétence
de la Cour
La
Cour est conçue comme compétente pour statuer sur les différends d'ordre
juridique qui lui sont soumis par les Etats membres ayant accepté de
reconnaitre comme obligatoire la juridiction de la Cour.
La
Cour statuera à la suite d'une procédure contradictoire et prendra des
décisions de caractère définitif.
La
Cour a deux fonctions, une fonction contentieuse et offrir avis consultatif.
a) question de contentieux: seulement les
États membres ont le droit de se présenter comme des parties devant le IIJC Les
conditions dans lesquelles d'autres États peuvent se présenter à la Cour sont
détaillées dans l'article 21§a.
Le pouvoir de la Cour réside dans le
consentement de toutes les parties à reconnaître les décisions de la Cour
(article 21§b).
Un État peut intervenir dans un litige
devant la Cour que si l'État a un intérêt judiciaire en la matière. Un Etat
non-membre peut intervenir si ni objets, ni de parti si l'État non-membre se
engage à respecter la décision rendue par la Cour (article 23).
La Cour peut régler les questions visées
par les États membres de l'Organisation et des affaires pertinents à d'autres
décisions de la Cour; interpréter les traités bilatéraux ou multilatéraux;
examiner les questions de droit international; statuer sur l'existence de tout
fait qui, se il était établi, constituerait une violation d'une obligation
internationale; déterminer la nature ou l'étendue de la réparation due pour une
telle violation d'une obligation; et de résoudre tous les différends entre les
États membres qui ne constituent pas d'une simple demande de conseils.
Les États membres doivent reconnaître les
décisions de la Cour comme obligatoire, de telle sorte que son interprétation
des commandements de la charia islamique, des traités et du droit international
l'emporte. L'utilisation de l'IIJC du droit musulman permettre à la Cour
d'aider à un créer une jurisprudence qui profitera à la communauté islamique et
la communauté internationale dans son ensemble.
b) Avis consultatif: l'article 42 prévoit
que la Cour d'offrir avis consultatif aux organisations si elle est autorisée
par la Conférence des Ministres des Affaires Etrangères des Etats islamiques.
Article 42 soulève plusieurs points clés.
Comment ces organisations seront défendus, et si internationale, font-ils
partie de l'OIC ou peuvent-ils être une organisation internationale? En outre,
l'avocat de la Cour ne peut pas être demandé si la Cour a déjà abordé la
question. Enfin, nous pensons que si la Conférence des ministres des Affaires
étrangères pourrait autoriser toutes les organisations de demander l'avis de la
Cour, il pourrait demander que l'avocat, ainsi. De notre point de vue, ces
considérations soulignent la nécessité pour plusieurs précisions essentielles
de l'article 42.
B – lois et langues applicables
La
charia islamique est la loi fondamentale de la Cour (article 27§A§a), et l'IIJC
le premier organe judiciaire internationale à adopter la charia comme loi
fondamentale. Le I.I.C.J. utilisation de la charia illustre la capacité et la
flexibilité de la loi musulmane pour répondre à divers besoins sociaux et
culturels maintenant et dans les prochaines époques.
Les décisions de justice sont rendues en
arabe, la langue principale de l'IIJC, et en français et en anglais, deux
autres langues de la Cour. La Cour peut autoriser l'utilisation d'autres
langues que l'une de ces trois langues officielles aussi longtemps que la
partie requérante la langue supplémentaire prend en charge les coûts de sa
traduction et d'interprétation.
Les décisions de la Cour sont fondées sur
le vote à la majorité des juges présents, avec le vote du président en cas
d'égalité. Dans le cas d'une décision partagée, tout juge a le droit de rédiger
une opinion séparée.
Les décisions de la Cour sont
contraignants, finale et sans appel. Si une partie de ne pas tenir compte de
l'arrêt de la Cour, l'affaire sera présenté à la Conférence islamique des
ministres des Affaires étrangères (article 39).
Les États islamique cherchent à développer
un moyen original et spécifique pour réglementer les conflits, fondés sur la
nature de la loi musulmane et sensible à d'autres pratiques adoptées par la
communauté internationale pour régler les différends entre les sujets de droit
international public.
La
cour est dotée d'un budget autonome par les cotisations des Etats membres de
l'O.C.I. Aux même taux que leurs quotes-parts dans le budget de l'organisation
(art 18). Mais pour le fonctionnement
effectif de la Cour nous attendons encore l'entrée en vigueur des lois qui
permettent l'installation du C.I.IJ créé depuis 1987.
Bibliographie:
. BOUACHBA Taoufik. L’Organisation de la Conférence
Islamique. In: Annuaire Français de Droit International, 1982, p.265-291.
. Mohammed Amin EL MIDANI, «La Cour Islamique
Internationale de Justice: Un organe judiciaire musulman», Revue des Sciences Juridiques,
publiée par l'Institut des Sciences Juridiques et Administratives, Université
d'Anabaa, Algérie, nº 8, juin 1996, pp. 61-66.
. La charte de l'organisation de
la conférence islamique.
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