mardi 10 novembre 2015

Le système européen de protection des droits de l’Homme - Dissertation juridique




  . 
                                                           Introduction


 Avant tout Le respect des droits fondamentaux des citoyens incombe à l'Etat. Ces principes ont été consacrées par la déclaration des droits de l'homme et du citoyen,d'autant plus qu'ils sont réputés par leur universalisation dans le cadre du systéme international par l'intermédiare de l'ONU et l'incontournable déclaration universelle des droits de l'homme.Toutefois,la protéction des citoyen contre toutes les atteintees demeure une obligation des pouvoirs publics,qui sont tenus dans un Etat de droit de créer le cadre instittutionnel, pour sanctionnner les transgressions au respect des droits fondamentaux des citoyens. Dans tous les Etats, cette mission incombe au pouvoir judiciaire et suppose avant tout l'existance d'un régime politique, démocratique liberale et non pas un régime autoritaire dont le pouvoir est fondé sur la négation des droits de l'opposition.la consequence de l'inexistance de liberté d'exppression, de meme le pouvoir judiciare est impartial. De ce fait, la nature du régime politique reste déterminante pour la juissance des libertés publiques.
De nos jours, les efforts de la communauté internationale tendent à faire prévaloir les principes de droits humains, et à inciter les Etats à les respecter en établissent des mécanismes institutionnels à cet effet. Plusieurs modalités sont prévues en dehors des normes établies par l'ONU, et les conventions régionales d'origine latino américaine et africaine. Néanmoins, ce qui retient notre attention est le système de protection des droits de l'Homme qui date du 4 novembre 1950 adoptait à l'époque à Rome. A partir de cette introduction nous allons  poser la problématique suivante : Quels sont les caractéristiques de la CEDH et la nature du système de protection des droits de l'Homme instaurer par cette Convention ? 
Afin de répondre à cette problématique nous allons voir  dans un premier temps (I) la présentation général de la convention européenne des droits de l'Homme et dans deuxième temps (II) les instruments de protection des droits de l'Homme de la convention européénne.

I-  présentation général de la Convention européenne des droits de l'Homme

A _ le contenu  de la  Convention européenne des droits de l'Homme

La convention de sauvegarde des droits de l'Hhomme et des libertés fondamentales, plus connue sous le nom de convention européenne des droits de l'Homme, à été signee à Rome dans le cadre du conseil de l'Europ le 4 novembre 1950. Elle est entrée en vigueur le 3 septembre 1953.
Cinquante ans après sa signature, elle reste, après plusieurs toilettages et quelques complements, le modèle le plus élaboré de protection international des droits de l'Homme. Ce texte se distingue en effet de la plupart des autres instruments internationaux par la mise en place d'un mécanisme juridictionnelle de controle des droits grantis. L'individu y tien un role original par rapport à celui qui lui est généralement connu dans le droits international classique et a pris dans le fonctionnement de ce mecanismee une place sans cesse croissante, au point de se voir aujourd'hui: érigé en veritable dujet du droit internation.
 
Elle se divise en trois parties: une première partie consacrée aux droits et libertés comprenant plusieurs articles et une seconde décrivant les modalités de fonctionnement et les compétences de la Cour européenne des Droits de l'homme, laquelle siège à Strasbourg. La Cour a produit une jurisprudence importante qui précise les différents droits repris dans la Convention. Parmi ceux-ci figurent le droit à la vie (article 2), l'interdiction de la torture (article 3), l'interdiction de l'esclavage et du travail forcé (article 4),droit à un procès équitable(article 6) ainsi qu'au droit au respect de la vie privée et familial ( article 8). Tandis que, la troisième partie cite des dispisitions diverses a titre d'exemple l'article 56 relative a l'application territoriale de la Convention et l'article 57 qui conerne le formulation d'une réserve au sujet d'une dispositions particulière et aussi l'article 59 cocernant la signature et ratification de la Convention mais celle_ci a été  amendée depuis par plusieurs protocols additionnels, elle a pour but de protéger les droits de l'Homme et les libertés fondamentales surtout avec l'entrée en vigueur le 1er novembre 1998 du protocole numéro 11 (adopté le 11 mai 1994) à la CEDH, protocole portant restructuration du mécanisme de contrôle établi, par la convention, l'exercice du droit de recours individuel n'est plus subordonnée à l'acceptation de l'Etat auteur de la violation alléguée. Elle se réfère à la Déclaration universelle des droits de l'homme, proclamée par l'Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948. Elle a été ratifiée par les 47 Etats members du Conseil de l'Europe, dont les 28 membres de l'UE.

 Le respect de la convention par les Etats parties est controlé par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).



B _     l'UE et  la Convention européenne des droits de l'Homme

L'Union européenne en tant que telle n'est pas partie à la CEDH. Tous ses États membres sont, en revanche, parties à la Convention. L'article 6, paragraphe 2, du Traité UE fait obligationà l'Union d'adhérer à la CEDH. Une telle adhésion aura pour conséquence de soumettre l'Union - tout comme actuellement ses États membres - en matière de respect des droits fondamentaux au contrôle d'une juridiction externe à l'Union spécialisée dans la protection des droits fondamentaux, en l'occurrence la Cour européenne des Droits de l'homme. Cette adhesion permettra aux citoyens européens  mais aussi aux ressortissants d'États tiers présents sur le territoire de l'Union — de contester directement devant la Cour, sur la base des dispositions de la CEDH, les actes juridiques adoptés par l'Union dans les mêmes conditions que les actes juridiques de ses États membres.

Les négociations y afférentes sont actuellement en cours entre l'Union européenne et le Conseil de l'Europe. En juillet 2013, la Commission a demandé à la Cour de justice de statuer sur la compatibilité du projet d'accord d'adhésion avec les traités.

 Avec l'adoption du Traité de Lisbonne, fin 2009, la situation a sensiblement évolué puisque l'Union dispose d'une charte des droits fondamentaux qui a désormais une valeur juridique contraignante. Le traité sur l'Union européenne (Traité UE), dans son article 2, indique que«l'Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie,d'égalité, de l'état de droit, ainsi que de respect des Droits de l'homme, y compris des personnes appartenant à des minorités».

L'article 6 dudit traité dispose ce qui suit:
«L'Union reconnaît les droits, les libertés et les principes énoncés dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne du […] 12 décembre 2007 à Strasbourg, laquelle a la même valeur juridique que les traités.»
«L'Union adhère à la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l'homme et des libertés fondamentales.»

«Les droits fondamentaux, tels qu'ils sont garantis par la convention européenne de sauvegardedes Droits de l'homme et des libertés fondamentales et tels qu'ils résultent des traditions constitutionnelles communes aux États membres, font partie du droit de l'Union en tant que principes généraux».

L'article 7 du Traité UE reprend une disposition déjà existante dans le cadre du précédentTraité de Nice instaurant à la fois un mécanisme de prévention lorsqu'il existe «un risque clair de violation grave» par un État membre des valeurs visées à l'article 2 du Traité UE ainsi qu'un mécanisme de sanction en cas de constatation «d'une violation grave et persistante» par un État membre de ces mêmes valeurs. Le Parlement européen dispose à la fois d'un droit d'initiative permettant le déclenchement du premier de ces mécanismes et d'un droit de contrôle démocratique puisqu'il doit donner son approbation à leur mise en oeuvre.

 Cautres Conventions ( 1987-1995)
 
  En 1987, le Conseil de l’Europe adopte la Convention européenne pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants, qui est entrée en vigueur en 1989 et qui jusqu’à aujourd’hui a été ratifiée par tous les 47 Etats-membres du Conseil de l’Europe. La Convention européenne pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants est une Convention des droits de l’homme un peu particulière, car son point fort est la prévention et l’empêchement de la torture. En se basant sur l’interdiction de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme, la Convention crée un Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT), composé d’experts indépendants. Celui-ci est compétent pour effectuer des visites à tout moment et de tous les lieux dans lesquels les personnes sont détenues par l’autorité publique (par exemple prisons et centres de détention pour mineurs, postes de police, centres de rétention pour étrangers, hôpitaux psychiatriques). Après l’inspection le Comité remet à l’Etat concerné un rapport confidentiel qui contient des recommandations pour l’amélioration de la situation dans les établissements visités. Normalement les Etats autorisent la publication du rapport. De plus, lorsqu’un Etat refuse de suivre les recommandations du rapport, le Comité peut faire une déclaration publique.
Ensuite,  La Commission européenne pour la démocratie par le droit (dite Commission de Venise) a présenté au Conseil de l'Europe le 8 février 1991 un projet de « convention européenne pour la protection des minorités ».
Elle est le premier traité multilatéral juridiquement contraignant consacré à la protection des minorités nationales, elle a été adoptée en 1995 et est entrée en vigueur en février 1998. Les bases de ce traité ont été jetées dans un traité antérieur, la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, adoptée en 1992.Elle a pour objet de protéger l’existence des minorités nationales sur le territoire respectif des Parties et vise à promouvoir une égalité pleine et effective des minorités nationales en assurant les conditions propres à conserver et développer leur culture et à préserver leur identité.
La Convention-cadre contient, en plus de l’interdiction de discrimination et certains droits des libertés (notamment la liberté de pensée, de conscience et de religion, la liberté de réunion pacifique et  la liberté d’association), des garanties spécifiques significatives pour les minorités, qui n’ont pas de parallèle dans d’autres Conventions des droits de l’homme, comme par exemple des droits spécifiques concernant la langue, le droit d’établir et de maintenir des contacts au-delà des frontières avec des personnes se trouvant régulièrement dans d’autres Etats, notamment celles avec lesquelles elles ont en commun une identité ethnique, culturelle, linguistique ou religieuse ou un patrimoine culturel. La Convention-cadre établit donc des principes, mais laisse aux Etats le choix de l’art et la manière de les mettre en œuvre au niveau national. En particulier, les Etats parties sont libres de choisir eux-mêmes les minorités protégées sur leur territoire.
La surveillance de l’application de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales appartient au Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, qui contrôle les rapports des Etats avec l’aide d’un Comité consultatif.

II - Les mécanismes de protection des droits de l’Homme

               A - La cour européenne des droits de l’Homme

Afin de garantir le respect par les États des droits et libertés inscrits dans la Convention, une juridiction a été créée : la Cour européenne des droits de l’homme.  Les dispositions concernant la structure de la Cour et la procédure suivie par elles se trouvent dans le titre II de la Convention (dès l’article 19 à l’article  51).
L'article 19 de la Convention européenne des droits de l'Homme prévoit« qu'afin d'assurer le respect des engagements résultant pour les Hautes Parties contractantes de la présente Convention et de ses protocoles, il est institué une Cour européenne des Droits de l'Homme. Elle fonctionne de façon permanente».
 Créée par la Convention, a été mise en place en 1959, la Cour siège à Strasbourg depuis le 1er novembre 1998. Elle est compétente lorsqu’un État membre du Conseil de l'Europe, qui a ratifié la Convention et ses protocoles additionnels ne respecte pas les droits et les libertés qui y sont reconnus.
La Cour est composée de 47 juges, soit un par Etat partie à la CEDH, élus pour une durée de neuf ans renouvelable, avec une limite d'âge fixée à 70 ans. Chaque État contractant présente une liste de trois candidats, et l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe élit un juge pour chaque État, à la majorité qualifiée des voix.
La Cour est divisée en plusieurs "chambres". La chambre est la formation normale de jugement. Chaque chambre comprend 7 juges. Lorsqu’une affaire soulève des questions importantes sur l’interprétation de la Convention, c’est une Grande chambre, composée de 17 juges, qui est compétente.
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a une jurisprudence très dynamique, qui fait évoluer en permanence la protection des droits fondamentaux. Victime de son succès, elle vient de faire l’objet d’une réforme pour assurer son fonctionnement étant donné l’augmentation du nombre de requêtes.
Les liens entre la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme et le droit national des Etats ne sont pas sans poser problème puisque la Cour met parfois en difficulté les Etats qu’elle condamne pour des manquements à la Convention européenne de sauvegarde des droits d’ l’homme (CESDH) qu’il sont ratifiée et dont elle est la garante.
Il s’agit donc,  d’une protection spécifique puisqu’elle concerne 47 pays qui ont tous des législations différentes, et que l’idée est d’assurer alors un socle minimal de droits fondamentaux.  Il s’agit également d’une protection renforcée puisque la jurisprudence de la Cour européenne des Droits de l’homme (CEDH) a pu faire évoluer de nombreuses législations nationales. Elle a pu dans ce cadre anticiper des évolutions sociétales, en garantissant certains droits qui pouvaient être toujours en débat dans les cadres nationaux. Ainsi la Cour rappelle souvent que « La Convention a pour but de protéger des droits non pas théoriques ou illusoires, mais concrets et effectifs »
Cependant, la mise en application de ces protections n’est pas simple. Dès ses premiers arrêts, la Cour a mis en œuvre le principe de subsidiarité et reconnu aux Etats une marge d’appréciation dans leur manière d’appliquer les droits reconnus par la Convention.
Une autre évolution notoire a consisté à étendre au maximum le droit de soumettre des affaires individuelles, alors que par le passé il était nécessaire que l’Etat en cause ait accepté spécifiquement le droit de ses administrés de s’adresser à ces organes. A l’heure actuelle, tout individu ou groupe d’individus relevant de la juridiction d’un Etat partie à la CEDH peut saisir la Cour d’une allégation de violation d’un des droits consacrés.
Avec la réception de la requête s’ouvre une procédure contradictoire et publique. L’assistance d’un avocat est vivement recommandée depuis le tout début, et obligatoire dans la plupart des cas après le dépôt de la requête. La procédure commence par la constatation que les conditions de recevabilité sont bien remplies, pour se pencher ultérieurement sur les questions de fond. Pour cela, la Cour délivre normalement deux décisions distinctes, bien qu’il soit possible de réunir les deux dans un seul et même prononcé.
Chaque plainte reçue est confiée à une section et attribuée à un juge rapporteur. Selon un système relativement complexe d’assignation, la recevabilité est déterminée soit par ce juge, soit par un comité de trois membres, soit par la chambre qui tranchera aussi sur le fond.
Quant à l’appréciation du fond de l’affaire, les parties sont généralement invitées à présenter des observations écrites et des preuves supplémentaires. La Cour peut convoquer des audiences – qui sont alors publiques, sauf s’il y a des motifs importants s’y opposent. Elle s’en passera dans la majorité des cas, mais si une audience a lieu, elle se tient d’habitude au cours de la phase consacrée au fond de l’affaire.
Pendant la phase du fond, le Greffier entreprendra une médiation entre les parties pour tâcher d’aboutir à un règlement à l’amiable. Les démarches se dérouleront en toute confidentialité.
Les décisions au fond des chambres peuvent être revues par la Grande Chambre à la demande d’une des parties, lorsque la question posée revêt une gravité particulière.
Encore faut-il que la demande de révision soit admise par un collège de cinq juges de la Grande Chambre. A défaut, la décision de la Chambre ordinaire devient finale.
Les arrêts définitifs de la Cour européenne des droits de l’Homme constatent l’existence d’une violation d’un ou plusieurs droits garantis par la CEDH, ou l’absence de toute violation. Dans le premier des cas, les arrêts déterminent ce qui doit être accordé comme réparation. Ces décisions sont pleinement obligatoires pour l’Etat défendeur. Le Comité de Ministres du Conseil de l’Europe est responsable de superviser leur mise en œuvre par l’Etat.
On peut dire donc que, La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) vient alors contrôler le respect par les Etats signataires de leurs obligations conventionnelles au titre de la CESDH, tant sur la substance du droit que sur la procédure. Ce contrôle peut aboutir à une condamnation de l’Etat. La condamnation de l’Etat se fait à travers un arrêt obligatoire et déclaratoire, dont la mise en œuvre est contrôlée par le Comité des ministres. L’Etat doit faire cesser la violation de la Convention, si nécessaire à travers une modification de sa législation. Ainsi il existe aujourd’hui une difficulté sur la réforme de la garde à vue, qui est certes désormais conforme au droit constitutionnel, mais resterait non conforme à la CESDH.
En revanche, il faut préciser qu’une commission européenne des droits de l’Homme  ait été abolie en 1998 lors de la restructuration de la Cour européenne des droits de l'homme, elle a joué un rôle important auprès de celle-ci de 1953 à 1998. Les membres de la Commission étaient élus par le Comité des Ministres pour 6 ans (durant lesquels ils devaient agir de manière indépendante, sans loyauté envers un pays en particulier). Leur rôle était de juger de la recevabilité d’une requête devant la Cour. Si la requête était considérée comme recevable, la Commission avait pour mission d'examiner la requête et de réunir les différentes parties pour essayer d'établir un règlement à l'amiable. A défaut d'un tel règlement, la requête était transmise à la Cour européenne des droits de l'homme accompagnée d’un rapport et d’un avis sur la véracité de la violation. Une commission de trois personnes déterminait l’admissibilité d’une requête. Pour les décisions délicates une Chambre constituée de sept personnes se saisissait du cas.
Cet organe constitue une étape cruciale dans l'enclenchement de la procédure, elle peut être entreprise aussi bien par les Etats que les individus. De même tous les Etats sont représentés au sein de la commission dont les membres sont élus, pour la période de 6 ans par le comité des ministres. La saisine de  la commission qui tienne ses travaux tous les mois, peut être effectué soit l'Etat ayant signé la convention ou par les individus qui ont subi une atteinte aux droits de l'homme. C'est ce qui résulte des dispositions de l'article 24 de la convention européenne des droits de l'homme qui stipule: toute partie contractante peut saisir la commission ... de tout manquement. Par ailleurs, il est pertinent de mentionner  que l’action intentée à titre individuel auprès de la commission n’est recevable qu’après acceptation expresse de l'Etat concerné. Et qu'il ne peut être enclenchée que lorsque toutes les instances de l'ordre judiciaire à l'intérieur du territoire national ont été saisi par l'individu, aussitôt après la commission dispose de 6 mois pour décider de la recevabilité de la requête et établir une médiation entre les parties; en cas d'échec la commission procède  à la  constitution des faits et prononce son avis.

La première requête fut transmise à la Commission européenne des droits de l'Homme en 1955 et la Cour européenne des droits de l'homme a rendu son premier arrêt en 1960.
 Mais depuis que la Cour européenne des droits de l'homme a été rendue permanente, le 1er novembre 1998, la commission a été supprimée et tout requérant peut, maintenant, joindre directement la Cour européenne des droits de l'homme.

B - Les comités européens des droits de l’Homme

a-  Comité des ministres du conseil de l’Europe :

Le respect de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales et, en particulier, des arrêts de la Cour, est un élément crucial du système mis en place par le Conseil de l'Europe pour la protection des droits de l'homme, la prééminence du droit et de la démocratie et ainsi pour la stabilité démocratique et l'unification européenne.
 Ce comité détient une place centrale au sein du Conseil puisqu'il est spécifié à l'article 13 qu'il est l'organe compétent pour agir au nom du conseil de l'Europe. C'est un organe très classique de type intergouvernemental qui n'a aucun caractère supranational dans la mesure où ses conventions ne sont obligatoires pour les États que s'ils les acceptent, sauf la Convention européenne des droits de l'homme (dont la ratification est une condition d'entrée au Conseil de l'Europe).
Le  rôle de surveillance du Comité des Ministres est prévu par l’article 46 de la Convention européenne des droits de l'homme qui dispose que « L’arrêt définitif de la Cour est transmis au Comité des Ministres qui en surveille l’exécution.
 Lorsque le Comité des Ministres estime que la surveillance de l’exécution d’un arrêt définitif est entravée par une difficulté d’interprétation de cet arrêt, il peut saisir la Cour afin qu’elle se prononce sur cette question d’interprétation. La décision de saisir la Cour est prise par un vote à la majorité des deux tiers des représentants ayant le droit de siéger au Comité ».La fonction essentielle du Comité des Ministres est d'assurer l'exécution par les Etats membres des arrêts et de certaines décisions de la Cour européenne des Droits de l'Homme.
Le Comité adopte une résolution finale pour clore chaque affaire. Des résolutions intérimaires peuvent être adoptées dans certains cas. Les deux types de résolutions sont publics.

 b-Comité européen des Droits sociaux

Le Comité européen des Droits sociaux (CEDS) est composé d'experts indépendants exerçant un mandat de six ans renouvelable une fois. Les états doivent soumettre des rapports annuels sur la manière dont ils se sont conformés aux dispositions de la Charte. Le comité examine ces rapports et publie ensuite des décisions connues sous le nom de « Conclusions ». Si un état ignore les Conclusions relatives à une violation, le Comité des Ministres s’adresse à cet état en lui demandant de corriger le problème, soit en changeant une loi, soit une pratique (ou les deux).
Un Protocole additionnel à la Charte sociale européenne est entré en vigueur en 1998, donnant la possibilité à des groupes de travailleurs et des ONG de déposer des réclamations collectives. Le Comité examine les réclamations collectives considérées recevables. Celles-ci doivent comporter :

§  les renseignements sur l’organisation et les personnes présentant la réclamation ;
§  l’état contre lequel la réclamation est faite ;
§  les aspects de la Charte qui ont prétendument été violés ;
§  la violation en tant que telle.
Il y a ensuite un échange écrit entre les pays, et dans certains cas une audience publique. Le Comité prend ensuite une décision et la transmet aux deux parties ; elle est publiée quatre mois plus tard. Et enfin, le Comité adopte une résolution concernant le cas et peut publier des recommandations.

c- Comité européen pour la Prévention de la Torture (CPT)

Le Comité européen pour la Prévention de la Torture (CPT) surveille l’application de la Convention européenne pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants. Il est composé d’experts indépendants, impartiaux, qui sont mandatés pour quatre ans et peuvent être réélus deux fois ; il y a un membre par état signataire.
D’après leur déclaration de mission, « Par le moyen de visites, le Comité examine le traitement des personnes privées de liberté en vue de renforcer, le cas échéant, leur protection contre la torture et les peines ou traitements inhumains ou dégradants. » Le CPT visite des lieux de détention, tels que les prisons, les centres de détention, les commissariats de police, ainsi que les institutions de santé mentale et d’accueil des personnes âgées, avec des délégations de deux membres ou plus, pour surveiller la manière dont les détenus sont traités.
Le comité peut visiter une institution de détention à tout moment. Dans ce cas, le Comité notifie au gouvernement de la partie concernée et à l’institution son intention, et à la suite d'une telle notification, le Comité est habilité à visiter immédiatement les lieux visés. Dans tous les lieux, le Comité se voit garantir l'accès libre, le droit de se déplacer sans restrictions, et la possibilité de s'entretenir en privé avec les personnes privées de liberté ainsi qu’avec toute autre personne dont il pense qu'elle peut lui fournir des informations utiles, telle que les ONG soucieuses des droits de l’Homme.
Le CPT établit un rapport sur les pays qu’il visite. Dans les rapports, le CPT fait des recommandations pour assurer la prévention de la torture et des mauvais traitements. Les gouvernements doivent alors répondre à ces recommandations. En de rares occasions, le CPT peut décider de faire une déclaration publique lorsqu’un état ne prend pas en compte ses recommandations. Mais dans la plupart des cas les recommandations restent confidentielles.
Le Comité a publié les "Normes du CPT" qui établissent les normes de traitement des personnes privées de liberté.

d- le comité directeur pour l’égalité entre les femmes et les hommes :

L’action du conseil de l’Europe en matière d’égalité entre les femmes et les hommes est assez méconnue. L’opinion publique a souvent le sentiment qu’il s’agit d’une question abordée principalement dans le cadre de l’Union européenne qui s’en préoccupe beaucoup, d’autant plus que le grand texte des droits l’Homme du conseil de l’Europe, à savoir la convention européenne des droits de l’Homme, ne s’y intéresse pas directement : la question est certes abordée mais sur le plan général du principe de non-discrimination.  Pourtant, la question du conseil de l’Europe en faveur de l’égalité hommes /femmes est importante : il ne pouvait d’ailleurs en être autrement puisque ces activités visant à promouvoir l’égalité font partie intégrante de sa mission principale qui est la sauvegarde et la promotion de la démocratie pluraliste, de la prééminence du droit, des droits de la personne humaine et des libertés fondamentales.
A cet égard, le rôle du comité directeur pour l’égalité  entre les femmes et les hommes est capital. Ce comité est l’instance intergouvernementale qui est responsable de la définition, de l’impulsion et de la conduite du conseil de l’Europe en faveur de l’égalité hommes/femmes : il est directement responsable devant le comité des ministres dont il reçoit les instructions et auquel il adresse des rapports et des propositions. Le travail du comité s’articule autour de deux grands volets le premier comprend les activités visant à promouvoir une réelle égalité entre les femmes et les hommes et  favoriser une participation égale dans la vie politique, publique, économique, sociale, culturelle et privée ; dans le cadre du deuxième volet, consacré à la protection et à la  promotion des droits de la personne humaine, il s’agit de lutter activement contre les ingérences dans la liberté et la dignité des femmes. Ces préoccupations relatives à l’égalité entre les femmes et les hommes recoupent pour l’essentiel les droits civils et politiques, mais concernent aussi les droits économiques et sociaux.

              C -  Commissaire européen aux droits de l’Homme

Le Commissaire aux droits de l'homme est une institution indépendante au sein du Conseil de l'Europe ; sa mission est de promouvoir la prise de conscience et le respect des droits de l'homme dans les 47 Etats membres du Conseil de l'Europe.
L'initiative de créer cette institution a été prise par les chefs d'Etat et de gouvernement du Conseil de l'Europe lors de leur deuxième Sommet des 10 et 11 octobre 1997, à Strasbourg. Le 7 mai 1999, le Comité des Ministres a adopté une résolution qui institue la fonction de Commissaire et définit le mandat du Commissaire.
v Mandat du Commissaire aux droits de l'homme
Les objectifs fondamentaux du Commissaire aux droits de l'homme sont énoncés dans la résolution sur le Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe. Selon cette Résolution, le Commissaire a pour mission :


§  de promouvoir le respect effectif des droits de l'homme et d'aider les Etats membres à mettre en œuvre les normes du Conseil de l'Europe en la matière ;
§  de promouvoir l'éducation et la sensibilisation aux droits de l'homme dans les Etats membres du Conseil de l'Europe ; de déceler d'éventuelles insuffisances dans le droit et la pratique en matière de droits de l'homme 
§  de faciliter les activités des bureaux nationaux de médiateurs et d'autres structures chargées des droits de l'homme ; et d'apporter conseils et informations concernant la protection des droits de l'homme dans toute la région.
Par conséquent, le Commissaire centre ses travaux sur la promotion des réformes visant à améliorer concrètement la sensibilisation aux droits de l'homme et leur protection. En sa qualité d'institution non judiciaire, le Commissaire ne peut être saisi de plaintes individuelles. Toutefois, il peut tirer des conclusions et prendre des initiatives de plus vaste ampleur, sur la base d'informations fiables relatives à des violations des droits de l'homme dont sont victimes des particuliers.
Le Commissaire coopère avec toute une série d'institutions nationales et internationales et d'organes chargés du suivi des droits de l'homme. Ses partenaires intergouvernementaux les plus importants sont les Nations Unies et ses Bureaux spécialisés, l'Union européenne et l'OSCE. Le Bureau du Commissaire coopère aussi étroitement avec les universités, les groupes de réflexion et les principales ONG qui s'occupent des droits de l'homme.
v Activités du Commissaire aux droits de l'homme
Le Commissaire aux droits de l'homme est une institution non judiciaire, indépendante et impartiale, créée en 1999 par le Conseil de l'Europe. Sa mission est de promouvoir la sensibilisation aux droits de l'homme et leur respect dans les Etats membres. Ses activités s'articulent autour de trois grands axes étroitement liés : des visites dans les pays et un dialogue avec les autorités nationales et la société civile ; un travail thématique d'information et de conseil sur la mise en œuvre systématique des droits de l'homme ; des activités de sensibilisation.
Le Commissaire est élu par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe sur une liste de trois candidats établie par le Comité des Ministres et exerce un mandat non renouvelable de six ans.

§  Visites dans les pays et dialogue avec les autorités nationales et la société civile
Le Commissaire effectue des visites dans tous les Etats membres pour surveiller et évaluer la situation des droits de l'homme. Lors de ces visites, il rencontre les plus hauts représentants du gouvernement, du parlement, de l'appareil judiciaire, de la société civile et des structures nationales des droits de l'homme. Par ailleurs, il dialogue avec des gens ordinaires ayant des préoccupations liées aux droits de l'homme et se rend dans des établissements où la question des droits de l'homme est sensible : prisons, hôpitaux psychiatriques, structures d'accueil des demandeurs d'asile, écoles, orphelinats et autres lieux où vivent des groupes vulnérables.

A l'issue de ses visites, le Commissaire adresse aux autorités du pays concerné un rapport ou une lettre qui contiennent une évaluation de la situation des droits de l'homme et des recommandations indiquant comment remédier aux insuffisances constatées dans la législation et la pratique. De plus, le Commissaire a le droit d' intervenir en qualité de tierce partie dans les procédures devant la Cour européenne des droits de l'homme, en présentant des observations écrites ou en prenant part aux audiences.

§  Travail thématique d'information et de conseil sur la mise en œuvre systématique des droits de l'homme

Le Commissaire effectue un travail thématique sur des sujets qui sont au cœur de la protection des droits de l'homme en Europe. Il donne des conseils et des informations sur la prévention des violations des droits de l'homme et publie des avis, des documents thématiques et des rapports.

§  Activités de sensibilisation
Le Commissaire s'emploie à promouvoir la sensibilisation aux droits de l'homme dans les Etats membres, en organisant des séminaires et des manifestations sur différents thèmes ou en y participant. Le Commissaire cultive un dialogue permanent avec les gouvernements, les organisations de la société civile et les institutions éducatives pour que la population soit davantage sensibilisée aux normes des droits de l'homme. Il contribue enfin au débat et à la réflexion sur les grandes questions d'actualité touchant aux droits de l'homme en entretenant des contacts avec les médias et en faisant paraître régulièrement des articles et des documents thématiques.
Dans le cadre de ses visites de pays, de son travail thématique et de ses activités de sensibilisation, le Commissaire accorde une attention particulière à la protection des défenseurs des droits de l'homme. Il coopère étroitement avec d'autres organes du Conseil de l'Europe et avec des instances internationales très diverses, notamment l'Organisation des Nations Unies et ses agences spécialisées, l'Union européenne et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Le Bureau travaille aussi en étroite collaboration avec les structures nationales des droits de l'homme et les organisations non gouvernementales de défense des droits de l'homme de premier plan, ainsi qu'avec des universités et des groupes de réflexion.

                                                      
                                                Conclusion

Et pour conclure on peut dire que l'Union européenne en tant que telle n'est pas partie à la CEDH. Tous ses Etats membres sont, en revanche, partie à la Convention. L'article 6, paragraphe 2, du traité UE fait obligation à l'Union d'adhérer à la CEDH. Une telle adhésion aura pour conséquence de soumettre l'Union tout comme actuellement ses Etats membres en matière de respect des droits fondamentaux au contrôle d'une juridiction externe à l'Union spécialisée dans la protection des droits fondamentaux, en l'occurrence la Cour européenne des droits de l'Homme. 
 Les négociations y afférentes  sont actuellement en cours entre l'Union européenne et le Conseil de l'Europe. En juillet 2013, la commission a demandé à la Cour de justice de statuer sur la compatibilité du projet d'accord d'adhésion avec les traités.

 
Bibliographie:

Documents base:

. La convention de sauvegarde des droits de l'Homme et libertés fondamentales 1950
. La charte sociale 1961
. La convention européenne pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants
. Protocole N11

Ouvrage:

. J.L.CHARRIER, code de la convention européenne des droits de l'Homme, Edition: Litec, 2000.
. Jean François Renucci Droit européen des droits de l’Homme LGDJ édition Lextenso Paris 2012
. Laurence-Burgorgue-Larsen, La Convention européenne des droits de l'Homme, Editeur: LGDJ, 2012.
. Collective, La convention européenne des droits de l'Homme, Editeur: économique, 1999. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire