La théorie du commerce international est née de l’analyse développée par les auteurs classiques anglais, les thèses de ses auteurs ont été élaborées au moment de la révolution industrielle en grande Bretagne, s’opposant aux arguments mercantilistes favorables au protectionnisme, elles défendaient les vertus du libre échange, en cela elles répondaient aux attentes de l’industrie anglaise naissante, d’un coté la libéralisation du commerce permettait une baisse de coût de main d’œuvre en rendant possible une diminution des coûts de subsistances grâce à l’importation de produits agricoles étrangers moins onéreux, d’un autre coté elle procurait des débouchés à la production industrielle britannique.
Cette adéquation aux conditions de son époque explique
son doute, au moins partiellement le succès de l’analyse classique. Mais si
elle nous intéresse encore aujourd’hui c’est parce que le schéma général qu’elle a tracé reste
toujours au cœur de la théorie du commerce international.
Toute analyse du commerce international s’articule
autour de 3 questions essentielles « pourquoi les pays
échangent-ils ? C’est la question de fondement de l’Echange « quel
pays échange quel produit ? ? C’est la question de sens de l’Echange
comment se fait l’échange ? » C’est la question du sens de l’échange
« comment se fait l’échange ? » C’est la question des termes de
l’Echanges avec son corollaire, la répartition de ses gains.
Au risque de
caricatures quelque peu il est possible d’Etablir une correspondance entre
contributions des trois grands auteurs classiques anglais et ses 3 questions
fondamentales l’apport essentiel de Smith (1776) réside de sa réponse à la 1er
question l’échange est le corollaire de la spécialisation de la division du
travail qui est source de richesse Ricardo (1817) a marqué l’analyse du
commerce international par sa réponse à la 2 eme question. Les théories du commerce international cherchent à expliquer
pourquoi les pays sont conduits à échanger entre eux. Les fondements théoriques
de la spécialisation internationale: des avantages absolus aux avantages
comparatifs, les dotations de facteurs : le modèle d'Hecksher et Ohlin. Les
approches nouvelles du commerce international: prolongement de la théorie
d'Hecksher et Ohlin, demande, concurrence imparfaite et commerce international
Cela nous
amenée à poser la problématique suivante : Quelles sont les fondements
théoriques de commerce international ? Comment les pays
échangent-ils ?
Pour
répondre à ses questions nous vous proposons le plan suivant :
Introduction
I-
Les théories
classiques de commerce international
A -Des
avantages absolus aux avantages comparatifs
B -La
théorie suédoise du commerce international
(théorie HOS)
II-
Le
protectionnisme et le libre-échange
A- Le
libre-échange
B- Le
protectionnisme
Conclusion
I-
Les théories
classiques de commerce International
A - Des avantages absolus aux avantages
comparatifs
Chaque pays doit se
spécialiser dans la production où il possède un avantage absolu en matière de
productivité et se procurer à l'étranger les produits pour lesquels il est en
situation d'infériorité absolue du point
de vue de la productivité. C’est donc cette fameuse notion de productivité
que l’on retrouve en économie d’entreprise qui est introduite ici.
(Explication) Notons dès à présent que la productivité n’est
pas un élément fixe et que cet indicateur évolue chaque année dans chaque secteur
et dans chaque entreprise pour l’ensemble des pays par ce qu’on appelle des
gains de productivité. Nous verrons plus tard également que la fluctuation des
monnaies (taux de change) peut avoir des conséquences énormes sur la
compétitivité des entreprises. Deux notions
majeures sont à intégrer :
1. Le coût horaire du
travail
2. Le temps de fabrication
(productivité)
Ceci nous donne le coût de production provenant au travail. Ex : les
chinois ont une productivité du travail concernant les ordinateurs ou les
calculatrices qui sont supérieure à celle des français. Ils s’y spécialisent et
exportent ce type de biens. Les Français ont une productivité du travail pour
l’agriculture supérieure à celle des chinois. Ils s’y spécialisent. Ainsi, les
chinois vendent des ordinateurs aux français qui leur vendent des produits agro
alimentaires en échange.
C’est un des fondements du commerce international.
b. Théorie
des avantages comparatifs. (Ricardo. 1817)
Néanmoins, cette théorie
est restrictive car les avantages ne sont pas toujours absolus et tous les pays
ne possèdent pas des avantages absolus
(travail moins cher par exemple) dans la division internationale du
travail (DIT)
Pour Ricardo, l'échange est
souhaitable même dans le cas où il n'existe pas d’avantages absolus. En effet chaque pays a intérêt à se
spécialiser dans la production où il présente la plus grande supériorité ou la
moins grande infériorité.
Démonstration : Exemple
fameux du drap et du vin. Les chiffres donnés représentent les coûts de
production, exprimés en heures de travail d’une unité de drap et de vin.
Le drap coûte relativement
ou comparativement moins cher par rapport au
vin en Angleterre qu’au Portugal. C’est l’inverse pour le vin.
Donc, si l’Angleterre
abandonne le vin, elle disposera de 120 heures de travail avec lesquelles elle
pourra produire des draps supplémentaires et plus précisément 1, 2 unités. Elle
vendra ces 1,2 unités au Portugal contre
1,2 * 1,125 unités de vins soit 1,35 unités de vin. Le gain de la
spécialisation pour l’Angleterre est de 0.35 unité de vin.
Il faut nuancer (Mill,
1848) car l'échange dépend de la demande dans les différents pays. La demande étrangère de la production
nationale doit être suffisante au risque de voire les termes de l'échange se
dégrader.
Ex : Si les portugais
demandent moins de drap aux Anglais et que les anglais veulent toujours autant
de vin, le prix du drap va baisser par rapport à celui du vin. La dégradation
des termes de l'échange (DTE) se mesure
par :
Indice des prix à l'exportation
-----------------------------------
Indice des prix à l'importation
B-
La
théorie suédoise du commerce international
Le modèle
Heckscher-Ohlin-Samuelson est le « modèle standard » de la théorie du commerce
international. Basé sur l’avantage comparatif de Ricardo, le modèle
Heckscher-Ohlin-Samuelson vise à expliquer la présence d’échanges
internationaux par les différences de dotations en facteurs de production de chaque
pays. À travers ce modèle, les auteurs entendent prouver la supériorité du
libre-échange et les bénéfices de la spécialisation. Ce modèle est connu sous
plusieurs noms. Il fut d'abord publié sous une forme plus littéraire par Bertil
Ohlin, qui en attribua la copaternité à son directeur de thèse, Eli Heckscher,
en 1933. En 1941, Paul Samuelson et Wolfgang Stolper en déduisirent un théorème
important sur la rémunération des facteurs, qui fut systématiquement incorporé
dans la présentation du modèle, désormais connu sous l'abréviation HOS.
La théorie
d’Heckscher-Ohlin prend sa source dans les analyses des Classiques, notamment
celle de l’avantage comparatif de David Ricardo. Ce dernier montre que les pays
ont intérêt à ouvrir leurs frontières et à spécialiser leur production.
D’autres analyses
classiques portaient sur les conditions de l’équilibre international, mais
aucune ne traitait des causes profondes du commerce international: pourquoi les
pays s’échangent-ils des biens et des services et pourquoi le commerce
bénéficie-t-il à toutes les parties ?
Les économistes suédois Eli
Heckscher (en 1919) et Bertil Ohlin (en 1933) répondent à ces questions en
élaborant un modèle (HO), complété dans les années 1940 par Paul A. Samuelson
et Wolfgang S. Stolper.
Le théorème de ces derniers
est systématiquement présenté avec le modèle HO, l’abréviation devient HOS pour
Heckscher-Ohlin-Samuelson. Celui-ci est le modèle néoclassique de base pour
l’échange international.
Le modèle HO complète la
théorie des avantages comparatifs de Ricardo, le libre-échange y est aussi vu
comme la meilleure politique possible. Heckscher et Ohlin intègrent les facteurs
de production à l’analyse.
Ils montrent que ce sont
les différences de dotations initiales en facteurs de production qui sont à
l’origine des avantages spécifiques de chaque pays.
Pour Hecksher (1919) ce qui
détermine la différence des coûts, c'est le prix des facteurs de production.
Dans les pays richement dotés en travail, le niveau des salaires est bas d'où
utilisation de main-d’œuvre abondante (Ex : Asie du Sud Est). C’est l’inverse
dans les pays ou les salaires sont élevés. . L'inégale dotation en facteur de
production explique ainsi les différences de coûts.
Pour Ohlin (1934), il faut
définir une loi de proportion des facteurs: c'est la combinaison de facteurs
(rappel : capital et travail) dont dispose un pays et qui procure un maximum
d'avantages ou un minimum de désavantages qui doit déterminer la
spécialisation.
Ainsi, chaque pays importe des biens qui incorporent de
façon intensive les facteurs qui sont rares sur son territoire et exporte les
biens qui incorporent de facteurs abondants sur son territoire.
Le commerce international tend à produire une
égalisation des rémunérations des facteurs, égalisation qui ne saurait être
absolue ".
CQFD : l'égalisation
tend à la diminution de la croissance du commerce international puisque les
différences entre les facteurs étant peu à peu moins fortes, chaque pays a
moins avantage à échanger.
II - Protectionnisme et libre échange
A- le
libre-échange
Le libre-échange est la
doctrine économique favorable à la libre circulation des marchandises. Cette
circulation peut s'étendre aux services, aux capitaux et à la main-d'œuvre.
Pour cela, les libre-échangistes préconisent la suppression de toutes les entraves
échanges.
Les premiers défenseurs de l'abaissement des
droits de douane furent des économistes Français du 18 siècle : Les
physiocrates (François Quesnay). Le
contrôleur des finances de Louis 16, Turgot (1727-1781) supprima les taxes sur
les céréales à l'entrée de chaque province française pour assurer la libre
circulation des grains.
Dans son ouvrage (recherches sur la nature et les causes de la
richesse des nations) 1776, Adam Smith reprend l'analyse des physiocrates sur
les bienfaits du libre-échange. Il élabore la théorie des avantages absolus.
Chaque pays doit se
spécialiser dans les biens et les services qu'il parvient à produire à un cout
de production inférieur à celui du reste du monde. Chaque pays doit en
contrepartie délaisser la production de biens et de services pour lesquelles il
est le moins efficace. Il doit alors importer ces produits du reste du monde.
Exemple contemporain : Prenons
le cas de la France et de l'Arabie Saoudite pour deux produits : les voitures
et le pétrole.
La France a un avantage absolu
pour les voitures et doit se spécialiser dans cette production. Elle doit
délaisser la production du pétrole et l'acheter à l'extérieur.
L'Arabie Saoudite doit se
spécialiser, à l'inverse, dans la production de pétrole et importer ses voitures.
D'un point de vue économique,
les deux pays ont intérêt à se spécialiser et commercer. Il n'y a aucun perdant à l'échange.
Pour les libéraux, la théorie
du libre-échange, démontrée par A. Smith et Ricardo, est favorable à la
croissance économique mondiale et tous les pays y gagnant quel que soit leur
niveau de développement.
Les limites de la théorie du libre-échange.
La théorie du libre-échange ne
peut pas interpréter le commerce intra-branche entre deux pays industrialisés.
Par exemple: le Japon et les Etats Unis échangent du matériel informatique. Ce
commerce intra-branche entre pays industrialisés a beaucoup progressé depuis
1945.Il explique en grande partie la croissance économique mondiale depuis la
fin de la de seconde guerre mondiale.
. La théorie du libre-échange
justifie la domination politique et économique des PDEM sur les PED. Les
économistes, d'inspiration marxisante, montrent que les pays les plus
développés ont intérêt à promouvoir le libre-échange, car cela renforce leur
domination sur le reste du monde.
B - le protectionnisme
Le protectionnisme est une
doctrine défendue par certains économistes, qui propose de protéger la
production nationale de la concurrence des entreprises étrangères. Pou cela, le
pouvoir politique entrave l'entrée sur le territoire national des marchandises
étrangères par des taxes à l'importation (ex: taxe de 30 % sur une
marchandise donnée) ou une réglementation spécifique (ex: interdiction d'un
type de marchandise).
Cette doctrine économique est
très ancienne. On la retrouve en Europe chez les mercantilistes du 16 et 17
siècles. A l'époque, l'économie était au service du pouvoir politique. Le bute
de l'économie était d'enrichir l'Etat. En favorisant les exportations et en
limitant les importations par un protectionnisme très strict, la balance
commerciale devenait excédentaire et l'Etat s'enrichissait. Dans son ouvrage
(Traité d'économie politique) 1615, le français Antoine de Montchrestien
(1575-1621) fut le premier théoricien moderne du protectionnisme. Ses idées
furent mises en pratique par le contrôleur des finances de Louis 14,
Jean-Baptiste Colbert (1616-1688). Le Colbertisme permet l'intervention de
l'Etat pour favoriser les exportations de la production nationale et limiter
les importations de produits étrangers. Le pays s'enrichit alors par une
balance commerciale excédent.
L'esprit du mercantilisme a
continué d'exister au travers des siècles. Actuellement, au début du 21 siècle,
les dirigeants de la Chine utilisent cette doctrine économique pour enrichir
leur pays.
Les instruments du protectionnisme :
Les pratiques protectionnistes apparaissent sous forme
de barrières tarifaires et non tarifaires.
Les barrières tarifaires comprennent les droits de
douane qui sont constitués d'un impôt prélevé sur un bien lors de son passage à
la frontière, le prix se trouve augmenté de ces droits au détriment des
consommateurs.
Les
barrières non tarifaires sont des restrictions quantitatives non tarifaires
comme:
-les
barrières non tarifaires techniques ou réglementaires;
- le contingentement qui correspond à un plafonnement du volume d'importations d'un ou de plusieurs produits;
- la protection para-tarifaire qui consiste à accorder des subventions et des crédits à l'exportation aux entreprises nationales.
- le contingentement qui correspond à un plafonnement du volume d'importations d'un ou de plusieurs produits;
- la protection para-tarifaire qui consiste à accorder des subventions et des crédits à l'exportation aux entreprises nationales.
On peut ajouter également le protectionnisme monétaire
quand une monnaie est durablement sous-évaluée et les accords régionaux comme
l'Union européenne ou l'ALENA (accord de libre échange nord-américain entre le
Canada, les États-Unis et le Mexique). Ces accords régionaux assurent le
libre-échange entre pays signataires mais constituent une forme de
protectionnisme vis-à-vis des pays tiers.
On peut classer les mesures protectionnistes en deux
catégories: celles qui relèvent d'un protectionnisme défensif et celles qui
sont plus offensives.
-
Protectionnisme défensif: droits de douane, barrières non tarifaires,
techniques ou réglementaires, contingentement.
- Protectionnisme offensif: protectionnisme monétaire, protection para-tarifaire, accord régional.
- Protectionnisme offensif: protectionnisme monétaire, protection para-tarifaire, accord régional.
Conclusion
Et pour conclure, on peut dire que avec l'OMC qui a
pour but de encadré les relations commerciales international et qui vise aussi
l'abaissement des obstacles au commerce afin
d'encourager le libre- échange mais en même temps elle laisse plus de temps aux
pays les moins développés pour s'adapter et une plus grande flexibilité et en
leur accordant des privilèges spéciaux. Donc, l'OMC est une solution pour
concilier la théorie du libre-échange et celle du protectionnisme.
Bibliographie :
Ø Aubin
Christian et Norel Philippe, Economie internationale — Faits, théories
et politiques, Editions du Seuil, 2000.
Ø Michel Rainelli, Le
commerce international - 8e édition, La Découverte -
Repères, 2002
Ø
Serge
AGOSTINO, libre-échange et protectionnisme, Editions: Bréal, 2003.
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