Avant tout, l'intégration économique régionale
consiste à créer un espace économique unifié entre les pays d'une même zone du
monde et parmi les formes d'intégration économiques il y a le marché commun. Ce dernier peut être définit comme un marché économique ou les agents
économiques peuvent acheter et vendre
librement des biens et services, sans droits de douane et avec libre
circulation et aussi l'application d'une même règlementation. Historiquement
l'exemple d'un marché commun a vue le
jour avec la collaboration qui a prit
forme grâce au Traité instituant la communauté européenne du charbon et de
l'acier(CECA), conclu entre six pays. Par ce traité, on instaura un marché
européen commun pour le charbon et l'acier, ceux-ci instituant les deux secteurs
vitaux de l'industrie de guerre. Il s'agissait d'une collaboration intense, car
l'on croyait en un contrôle des risques et en une approche supranationale ou
les Etats membres intensifieront régulièrement leur collaboration. Suites aux
difficultés rencontrées sur le plan politique, les leaders européens décidèrent
de poursuivre l'intégration par la
voie économique.
En 1957, ils
convinrent développer un marché commun grâce à la création de la communauté
économique européenne. L'agriculture, la politique portuaire, et celle des
transports devinrent également des compétences européennes. L'intérêt de ce
sujet est de comprendre et montrer l'importance du marché commun comme forme
d'intégration régionale pour le développement économique. A partir de cette
introduction nous allons poser la problématique suivante : Quels sont
les spécificités, objectifs et limites du marché commun par rapport à d'autres
formes d'intégrations économiques ?
Afin de répondre
à cette problématique nous allons voir dans un premier temps (I) la distinction entre marché commun et marché
unique et dans un deuxième temps (II) exemple d'un marché commun et ses
limites.
I - distinction
entre marché commune et marché unique
A – les spécificités
du marché commun
Il convient ici de définir les notions de marché
commun, marché unique et marché intérieur, qui sont employées presque
indistinctement, mais dont chacune comporte certaines nuances significatives.
Le marché commun est une étape du processus d'intégration multinationale qui,
selon un arrêt de la cour de justice, vise à l'élimination de toutes les
entraves aux échanges intercommunautaires en vue de la fusion des marchés
nationaux dans un marché unique réalisant des conditions aussi proches que
possibles de celles d'un véritable marché intérieur. Il faut noter que le
traité de Lisbonne ignore les concepts du marché unique et du marché commun. Il a
remplacé les mots marché commun (du traité de Nice) par le résultat final de ce
stade du processus d'intégration, le marché intérieur, qui, selon l'article 26 du traité sur le fonctionnement
de l'UE (ex : article 14 TCE), comporte un espace sans frontières intérieures
dans lequel la libre circulation des marchandises, des personnes, des services
et des capitaux et assuré selon les dispositions du traités.
La création
d'un espace économique européen unique basé sur un marché commun était, dès le
départ, un objectif essentiel du Traité de Rome. L'article 2 de ce Traité
précisait cet objectif comme suit : la communauté a pour mission, par
l'établissement d'un marché commun et par l'approchement progressif des politiques économiques des Etats membres,
de promouvoir un développement harmonieux des activités économiques dans
l'ensemble de la communauté, une expansion marché commun n'était pas une fin en
soi, mais un moyen pour atteindre des objectifs économiques et sociaux.
En générale, et sur le plan européen à titre d'exemple
c'est le traité de Rome qui a institué le marché commun comme une première
étape (1957-1986). Alors que, pour le traité de Maastricht, il avait comme but principale le passage du
marché commun au marché unique et l'achèvement de ce dernier par la monnaie unique.
B – l'objectif de
l'instauration d'un marché commun
La création d'un marché commun ressemblant à un marché
intérieur implique non seulement la libéralisation du commerce entre les
pays membres participants mais
nécessite aussi la libre circulation des facteurs de production : main d'œuvre,
capital et services. Elle signifie aussi le libre établissement des personnes
et des compagnies dans le territoire des Etats membres, afin d'exercer leurs
activités professionnelles et économiques. Par conséquence, afin de parler d'un
marché commun, il doit y avoir, entre les Etats membres qui le constituent,
quatre libertés fondamentales : libre circulation des marchandises, grâce à
l'élimination de toutes les entraves aux échanges; libre circulation du
travailleurs salariés et non salariés, grâce à l'élimination de toutes les
restrictions à leur entrée et résidence dans d'autres Etats membres; liberté
d'établissement des personnes et des compagnies dans le territoire de tout les
Etats membre et la fourniture de services par elle dans le pays d'accueil; et liberté de
mouvement des capitaux pour les entreprises
et les particuliers.
En générale, les objectifs du marché commun ont pour
but d'assurer une plus grande prospérité aux pays membres, au travers de
plusieurs mécanismes :
. L'augmentation des échanges,
qui permet la spécialisation et
localisation de la production là ou elle est effectuée de la manière la
plus performante
. L'augmentation
de la taille des marchés qui permet la réalisation d'économie d'échelle
.
L'intensification de la concurrence (baisse de prix et incitation à
l'innovation)
. La création
d'un environnement économique favorable aux affaires (la diminution des risques
de change et des risques de politiques protectionnistes et favorable a la
l'investissement).
II – Exemple
de marché commun et ses limites
A - l'intégration régionale de l'UE
Selon la définition de François Perroux (l'économie du
XXe siècle) : l'acte d'intégrer
rassemble des éléments pour former un tout, ou bien il a augmente la cohérence
d'un tout déjà existant.
L'économiste hongrois Bela Balassa a proposé en 1961
un schéma d'intégration régionale. On entend par intégration régionale un
mouvement de rapprochement économique, politique et sociale engageant différents
pays partenaires. On peut décrire les différents niveaux d'intégration de la
manière suivante :
L'intégration régionale peut prendre plusieurs formes,
allant de la simple zone libre-échange à la constitution d'une union politique,
en passant l'union douanière ou
l'élaboration d'un marché commun.
. Union
économique : Marché commun plus d'une politique économique commune
. Marché commun :
union douanière plus d'une liberté de circulation des capitaux et des personnes
. Union douanière
: zone de libre-échange
. Tarif douanier
commun vis-à-vis des pays tiers
. Zone de
libre-échange :
. Les pays
membres éliminent entre eux les obstacles aux échanges de biens (droits de
douane…)
. Union douanière
: suppression des barrières douanières et instauration d'un tarif extérieur
commun
. Zone de
libre-échange : suppression des barrières douanières entre les pays membres
. Union
économique et monétaire : union économique plus mise en place d'une monnaie
unique.
Toutes les étapes successives franchies par les
pays membres de l'Union Européen correspondent aux étapes
décrites par Bela Balassa : zone de libre-échange (traité de Rome, 1957), union
douanière, marché commun (acte unique européen, 1986), union économique, union
économique et monétaire (mise en place de l'euro, 1999). Même si la
construction européenne n'est pas exactement calquée sur le schéma d'intégration économique
proposé par Balassa, toutes les étapes qu'il décrit ont été franchies par les
pays membres de l'UE, pour en faire un exemple et la zone d'intégration
régionale la plus aboutie jusqu’à maintenant.
B - les limites
du marché commun
Malgré les
avancées et multiples avantages économique que offre le marché commun a partir
de l'exemple de l'Union Européen l'intégration régionale économique reste
contestable et comporte plusieurs limites.
Cependant, les bénéfices du grand marché commun sont
difficiles à concrétiser car l'UE est loin d'être un marché totalement unifié,
ce qui suppose des réformes
limitant l'autonomie des Etats.
En effet, l'UE ne constitue pas encore un réel marché
unique :
. Les barrières
aux échanges sont encore présentes, le commerce intra européen est quatre fois
moins important que si le degré d'intégration des marchés était le même qu'à
l'intérieur des USA, les consommateurs européens se fournissent finalement plus
en produits locaux;
. Des conditions
non remplies : des réseaux de transports et de distribution non encore unifiés,
des différences linguistiques, cultuelle…effet frontière;
. L'existence encore de divergences entre les
Etats membres suppose la mise en place d'une réel coordination et convergence afin
de pouvoir bénéficier plus des avantages du marché commun puisque à l'origine
ce marché était surtout souhaité pour des raisons politiques en Europe : on
voulait y maintenir l'Allemagne en une sorte de tutelle, affermir les nouveaux
régimes d'Europe occidentale, en les intégrant dans une même unité politique
puis économique. Sans oublier la concurrence fiscale et sociale qui résulte de
l'absence d'harmonisation entre les pays
concernant le système fiscale qui pose encore un problème à une véritable intégration.
Enfin, l'inégalité
entre les Etats concernés par l'intégration économique (les grades puissances
face aux petit Etats dans le même marché) surtout dans la prise de décision au niveau
macro-économique relative à l'organisation et réglementation des marchés qui ne
prend pas en considération les intérêts des petit Etats membres.
Bibliographie :
Ouvrage :
. Gaetan Mellaerts, La genèse du marché commun, Editeur : centre de recherches
eropéennes, 1968
. Paul FABRA, Y a-t-il
un marché commun, Editeur du Seuil, 1965
Articles et documents :
. Beisson Georges. Marché commun : bilan et perspective. In: Économie rurale. N°61, 1964. pp. 21-26.
. Prados
Arrarte Jésus.
L'Espagne et le Marché commun. In: Revue économique. Volume 18, n°5, 1967. pp. 714-727.
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